28 février 1869 : Alphonse de Lamartine, l'animal politique


On connaît Alphonse de Lamartine par ses poèmes : La Mort de Socrate, Les Nouvelles Méditations poétiques, Le dernier chant du pèlerinage d’Harold, Le chant du Sacre et les Harmonies poétiques et religieuses. Mais c’est l’homme politique qui va nous intéresser ici.
Alphonse de Lamartine et né l’année suivant la prise de la Bastille. Il est trop jeune pour participer à l’épopée napoléonienne et aux sursauts des restaurations royalistes. Quand on a trente ans, même si l’on est un auteur à succès, il faut se faire une situation. Alors il devient secrétaire d’ambassade. 
La Révolution des Trois Glorieuses est une bien pâle seconde révolution qui ne dure que trois jours et la France s’endort sous le règne d’un roi bourgeois et ennuyeux. Rien qui ne puisse satisfaire la génération de quadragénaires aisés qui, bercés par le romantisme, pense être passée à côté de l’Histoire.
Pourtant, l’avènement de Louis-Philippe va être déterminante pour notre poète. Elu député de l’opposition, il va déclarer à propos du régime orléaniste symbolisé par Guizot : « La France est une nation qui s’ennuie. »
Depuis 1835, Alphonse de Lamartine tend vers la gauche.
En 1840, Lamartine condamne le régime de Juillet. Il réclame un Etat social dirigé par un roi, un président, un empereur peu importe du moment que les principes de liberté de la presse, centralisation administrative, gratuité de l’enseignement, séparation de l’Eglise et de l’Etat, suppression de la peine de mort… (in Sur la politique rationnelle, brochure 1831).
Lorsqu’éclate la Révolution de 1848, Lamartine, prédicateur du mécontentement populaire, se trouve au firmament politique. Il est nommé membre du gouvernement provisoire avec mission d’en rédiger la première déclaration et reçoit le portefeuille des Affaires étrangères. Le 25 février, il impose, par sa seule éloquence, le drapeau tricolore
Mais l’activité jacobine de Ledru-Rollin, qu’il a tenté un instant de se concilier, lui a fait tort. L’opinion modérée commence à se retourner contre le gouvernement provisoire. Les journées de Juin le pousse (avec ses collègues) à la démission. Il se porte candidat aux premières élections présidentielles du 10 décembre 1848 mais il est très largement battu par Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III (17910 voix contre plus de 5 millions).
Le coup d’Etat du 2 Décembre mettra définitivement fin à sa carrière politique.
Ses calamiteuses affaires vinicoles le condamne à écrire de plus en plus pour rembourser le montant colossal de ses dettes. Il vendra une grande partie de ses biens. Diminué physiquement et mentalement, il meurt à Passy.

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