3 mars 1812: l'ultime trahison de Bernadotte
Le 3 mars 1812, le régent Bernadotte signe un traité d'alliance avec l'Angleterre afin de préserver les intérêts de la Suède, gênée par le blocus continental. L'Angleterre
lui promet la Norvège ainsi que des
territoires aux Antilles, en Guadeloupe, contre la mise à disposition de trente mille soldats.
Curieuse vie que celle de Bernadotte, né à Pau en
1763, engagé à 17 ans dans régiment Royal-La Marine, il sert comme soldat dans
les armées du Roi Louis XVI avec le grade de sergent. Pendant la Révolution, il
est promu lieutenant (1791), général de brigade (1794) et, deux mois plus tard,
général de division. Ministre de la guerre quelques mois sous le Directoire, il
est nommé au Conseil d’état et reçoit le commandement de l’armée de l’Ouest
pendant le Consulat. Napoléon, devenu empereur, Bernadotte est nommé gouverneur
à Hanovre et reçoit le bâton de maréchal d’Empire en 1804, puis prince de Pontecorvo
en 1806, gouverneur des villes hanséatiques. Il prend le commandement de l’armée
de l’Escaut en 1809.
En 1810, avec l’appui du parti pro-français suédois,
il est candidat à l’élection du nouveau prince héritier de Suède. Il est élu à
la surprise générale, et est adopté par Charles XIII. Régent de Suède en 1811 à
cause de la sénilité de son père adoptif, il marche sur la Norvège qui s’est
révoltée en 1814.
Pourtant, Bernadotte se révèle être un médiocre stratège
militaire.
En avril 1794, commandant la 71ème
demi-brigade, celle-ci est totalement détruite par une charge des Autrichiens.
Il ne doit son salut qu’à la vitesse de son cheval. Il refuse de participer au
coup d’Etat du 18 brumaire, mais est cependant ménagé par Bonaparte.
Le maréchal Bernadotte combat à Austerlitz (1805), mais
désobéit aux ordres et manque l’opportunité de couper la retraite à l’aile
gauche de l’armée austro-russe. Il est absent aux batailles d’Iéna et d’Auerstaedt,
qui se déroule le même jour (14 octobre 1806), son corps d’armée se situant
entre ces deux positions. Il est surpris
par l’avant-garde russe lors de la bataille de Mohrungen le 25 janvier 1807,
perdant un aigle, ses fourgons et 200 prisonniers libérés par l’ennemi. Il
arrive trop tard pour participer à la bataille d’Eylau le 8 février 1807. Blessé
à Spanden, il ne prend pas part à la bataille Friedland le 14 juin 1807.
Gouverneur des villes hanséatiques, il ne parvient
pas à empêcher la défection de 6.000 hommes du corps d’armée espagnol. En avril
1809, sans en référer à l’Empereur, il accord un armistice à la Suède.
En 1809, à Wagram, ses troupes du IXème corps sont
repoussées à Akerdlaa sans qu’il parvienne à les rallier. Relevé de son
commandement par Napoléon, il s‘attribue pourtant, le lendemain, le mérite de
la victoire provoqua la colère de l’Empereur. Commandant l’armée de l’Escaut,
il arrive le 15 août 1809, à Walcheren, pour repousser le corps expéditionnaire
britannique. Alors que l’armée anglaise est déjà enlisée, le maréchal
Bernadotte n’entreprend aucune offensive. Napoléon lui retire le commandement de
l’armée en septembre.
Prince héritier de Suède, il consent à seconder la
politique française et déclare la guerre à l’Angleterre mais n’entreprend
aucune action concrète. La rupture avec Napoléon est définitive. Le prince
Charles-Jean (c’est le nouveau nom de Bernadotte) se rapproche du tsar
Alexandre 1er (traité de Pétersbourg le 24 mars 1812) et signe un
traité d’alliance avec l’Angleterre (27 avril 1812). En 1813, il participe à la
coalition contre la France.
En 1815, le prince hériter proclame la neutralité de
la Suède lors du retour d’exil de Napoléon. Il est couronné roi des royaumes unis
de Suède et de Norvège en 1818 sous le nom de Charles XIV Jean de Suède. Il
règne jusqu’à son décès le 8 mars 1844. Le roi suédois actuel, Charles XVI
Gustave est un de ses descendants et l’ancêtre de nombreuses têtes couronnées
européennes.
A côté de Talleyrand et de Fouché, il fait parti de
ses étonnants personnages, honoré par Napoléon, qui ont pris figure de traitres.
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Leurs
noms sonnent encore glorieusement à nos oreilles et ils ont baptisé nombre de
grandes artères à travers toute la France. Issus de milieux très divers
(apprenti, mousse, fils de chirurgien, membre de la petite noblesse, etc.),
ils ont choisi très jeunes le métier des armes et, sans compter sur le
moindre passe-droit, ils sont partis du bas de l’échelle sociale pour gravir
peu à peu les échelons militaires uniquement par leurs actes héroïques.
Honneur suprême, ils ont été remarqués par Napoléon Ier qui les a faits maréchaux. Plus ou moins honnêtes, plus ou moins scrupuleux, plus ou moins clairvoyants (mais toujours prêts à mener leurs troupes au combat et à braver les pires dangers), ils ont accumulé des richesses dans les territoires conquis et ont été pourvus de titres de noblesse qu’ils ont transmis à leurs descendants. |