15 juin 923 : Robert 1er, grand-père de Hugues Capet
A sa naissance vers 860/865, Robert n’est que le fils
cadet de Robert le Fort, certes membre important de l’aristocratie franque d'origine
rhénane, mais que rien ne prédisposait à devenir roi. Ses ancêtres formeraient
un groupe familial constitué de serviteurs des derniers Mérovingiens en Neustrie
- comme Robert, référendaire de Dagobert 1er
-, puis de proches des premiers Carolingiens en Austrasie, comme Robert
1er comte de Hesbaye et de Worms mort en 764.
Robert le Fort est cité
dès 836, année au cours de laquelle il quitta la région du Rhin moyen, mais
sans mention de titre (ce qui ne signifie pas qu'il n'en avait pas). Lors des luttes de pouvoir entre les fils de Louis 1er
le Pieux, il prit parti pour Charles II le Chauve. Il dut abandonner ses
terres, incorporées dans le royaume de Lothaire 1er, pour se
réfugier à l'ouest, dans sa famille maternelle. En 852, Charles II le Chauve le
fit abbé laïc de Marmoutier, puis l'année suivante missus dominicus de
divers comtés de Neustrie, notamment dans les régions de Tours et d'Angers. En
858 aux côtés de Louis le Germanique, contre Charles et son fils.
Il ne se soumet qu'en 861, en échange du marquisat de Neustrie. En
862, 864 et 865, Robert s'illustra dans la lutte contre
les offensives des Vikings qui ont établi des bases à l'embouchure de la
Loire (853) et de la Seine (856). En 862, 864
et 865, Robert s'illustra dans la lutte contre les offensives des Vikings
qui ont établi des bases à l'embouchure de la Loire (853) et de la Seine
(856).
Robert a un frère aîné,
Eudes qui hérite du titre de marquis de Neustrie à la mort de son père. Mais le
roi Charles II
le Chauve le dépossède en 868 de ce titre. Eudes ne dispose plus que d'un petit
patrimoine personnel en Neustrie, territoire qui constitue le cœur de son
pouvoir. En 882 ou 883, il est fait comte de Paris avec le
soutien de l'évêque Gozlin, ce qui « rééquilibre ainsi vers le nord, vers
la France mineure, l'assise des Robertiens4 ». Paris, « capitale de
la Francie [et] clé des royaumes de Neustrie et de Bourgogne » si l'on en
croit Foulques de Reims, devient un élément essentiel du dispositif robertien.
C'est à ce titre qu'Eudes soutient, avec l'aide de l'évêque Gozlin, le siège de
Paris par les Vikings au cours de l'hiver 885/886. Au cours de ce siège, la
mort du comte Henri lui permet, en septembre 886, d'être investi marquis de
Neustrie. De Charles le
Gros, empereur d'Occident et roi des Francs occidentaux depuis juin 885, Eudes
obtient un certain nombre de comtés (Tours, Blois, Angers notamment) qui élargissent
encore son assise territoriale importante en Neustrie, d'autant qu'il récupère
par ailleurs, après la mort d'Hugues l'Abbé en 886, la fonction d'abbé laïc de Saint-Martin
de Tours dont avait disposé son père. Charles le Gros est destitué par une
partie des grands, au sein desquels les Robertiens tiennent une place
éminente. Le , Eudes est élu roi des Francs et sacré en l'abbaye
Saint-Corneille de Compiègne, tandis que l'héritier légitime du trône,
le futur Charles III
le Simple, est écarté en raison de sa jeunesse. Devenu roi en 888, Eudes nomme son,
frère à la tête de plusieurs comtés, y compris le comté de Paris et la marche
de Neustrie, et devient également abbé in commendam de plusieurs
abbayes. Robert ne revendique pas la couronne de France quand son frère meurt
en 898, reconnaissant les droits à la succession du roi carolingien, Charles III
le Simple. Robert continue à défendre le Nord de la France contre les attaques
des Normands, dont les faits d'armes, stabilisant la situation en Neustrie et en
fait le défenseur du royaume.
A partir de 921, le clergé
et les nobles s'irritent contre le roi Charles III.
Avec l'appui des nobles les plus puissants, Robert attaque le roi
Charles qui s'enfuit en Lorraine. Robert est alors couronné roi des Francs à Reims
par l'archevêque de Sens, Gautier, le dimanche 30 juin 922 en la basilique
Saint-Remi. Charles rassemble une armée et marche contre Robert qui, le 15 juin
923, est tué après moins d'un an de règne au cours de la bataille de Soissons.
Grâce au courage et au
sang-froid du fils de Robert, Hugues le Grand (le père de Hugues Capet), la
victoire revient au clan des Robertiens, empêchant le roi Charles
III
de récupérer sa couronne. Les grands du royaume élisent alors Raoul, duc de
Bourgogne, beau-fils du roi Robert 1er,
comme roi des Francs. Il est sacré le 13 juillet 923.
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