6 août 1820 : Elisa Bonaparte, la mystérieuse et méconnue sœur de Napoléon


Aînée des sœurs de Napoléon, Élisa naît en janvier 1777. Elle est placée, à l’âge de sept ans, à la Maison Royale de Saint- Louis, à Saint-Cyr. En mai 1797 elle épouse le capitaine Félix Baciocchi, issu d’une des familles illustres d’Ajaccio. Élisa est estimée et courtisée, sous le Consulat, par l’élite intellectuelle. 
Princesse sous l’Empire, elle accède, avec son époux, aux principautés de Lucques et Piombino, qu’elle contribue à sortir du sous-développement, aussi réduites fussent-elles. Devenue en 1809 grande-duchesse de Toscane, elle imposera des structures modernes, copiées sur la France impériale. 
Partout Élisa fait briller tous les arts et s’en fait mécène. Sans faiblesse, sans laxisme, de manière autoritaire, certes, elle conduira les affaires du grand-duché, jusqu’à sa chute en 1814 et son exil en Moravie. Rentrée à Trieste, elle reconstruira une vie de famille, sans regrets du trône, mais avec l’amour des choses de la terre. 
Elle meurt âgée de quarante-trois ans, en août 1820. Elle est la première de la fratrie de l’Empereur à s’éteindre, pas même un an avant Napoléon.

Des trois sœurs de Napoléon, Elisa demeure la plus mystérieuse et la plus méconnue. Elle a été pourtant la plus brillante et la seule à laquelle son frère a confié de réels pouvoirs politiques. Devenue princesse de Lucques et de Piombino, puis grande-duchesse de Toscane, elle s'emploie à moderniser les Etats qui lui sont dévolus, sans hésiter à mettre au second plan une vie personnelle peu heureuse : elle et son mari, l'officier corse Félix Baciocchi, perdent plusieurs enfants en bas âge. Dotée d'une infatigable énergie, elle intervient dans les domaines de l'économie, de l'urbanisme, des arts, de l'instruction, de la santé, de la médecine, et s'intéresse à l'éducation des petites filles, jusqu'ici sacrifiée. Entourée d'une cour élégante, fort attentive aux règles d'hygiène et de santé publiques, elle lance notamment la mode des bains de mer dont elle vante les vertus vivifiantes. C'est une étonnante femme d'Etat, préoccupée du bien-être de ses sujets et restée, encore aujourd'hui, populaire dans les territoires qu'elle a gouvernés, que Florence Vidal ressuscite ici avec rigueur et vivacité.


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