26 février 1815: Napoléon quitte l'île d'Elbe

Après sa première abdication, l'île d'Elbe passe sous l'entière souveraineté de l'Empereur exilé (3 mai 1814-26 février 1815). En quelques mois, celui-ci va organiser et faire prospérer son nouveau domaine de 225 km². C'est de cette petite île de Méditerranée que, volant "de clocher en clocher", débute l'épopée des Cent-Jours.

La première Restauration a mécontenté une partie de l'armée, tandis que bourgeois et paysans s'inquiètent du sort réservé aux biens nationaux qu'ils ont acquis. Napoléon décide alors de quitter l'île d'Elbe le 26 février 1815. Il débarque à Golfe-Juan le 1er mars dans l'intention d'atteindre Lyon.

Les difficultés apparaissent dès le débarquement sur le continent. Un capitaine et vingt grenadiers, ayant pénétré dans la citadelle d'Antibes pour en soulever la garnison, sont fait prisonniers. Pour éviter d'être rejoint par Masséna, qui commande à Marseille, l'Empereur décide de poursuivre sa route vers le nord sans plus attendre. Le général Marchand, commandant Grenoble, entend le stopper et ordonne de faire sauter le pont de Ponthaut. En avant du village de Laffrey, les troupes royalistes font face à celles de l'Empereur. Celui-ci s'avance alors seul devant le 5ème de ligne. Le capitaine Randon crie alors:
"Le voilà ! Feu !"
Mais ses hommes ne tirent pas. L'Empereur s'adresse alors à eux:
" Soldats de la 5ème, je suis votre empereur. Reconnaissez-moi. S'il est parmi vous un soldat qui veuille tuer son empereur, il peut le faire. Je viens m'offrir à vos coups !"
Une clameur s'élève :
"Vive l'Empereur !"
Les soldats abandonnent la cocarde blanche pour la cocarde tricolore. Le 7ème de ligne commandé par La Bédoyère quitte Grenoble dans la même clameur. Le soir même, l'Empereur couche dans la ville.

A Paris, le gouvernement qui ne croit pas dans le succès de l'entreprise napoléonienne, annonce le 7 mars que le "tyran a quitté l'île d'Elbe". Les journaux soutiennent le régime. Le comte d'Artois part pour Lyon y organiser la résistance. Le 10 mars, la garnison de Lyon se rallie à l'Empereur entrainant la fuite du comte, du duc d'Orléans et du maréchal Mcdonald. Napoléon prend ses premiers décrets. Le gouvernement royal prend conscience du danger et retire le portefeuille de la Guerre à Soult pour le confier à Clarke. Les fonctionnaires suspects sont renvoyés. Il compte sur Ney pour arrêter l'Empereur mais, à Auxerre, le maréchal rallie Napoléon avec toutes ses troupes. Le 20 mars, acclamé par la foule, Napoléon entre aux Tuileries. Louis XVIII s'est réfugié en Belgique.

Napoléon 1er est de nouveau Empereur de tous les Français... pour cent jours !


 

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