25 mars 1767 : Joachim Murat, le panache en plus


Quelle destinée que celle de Murat ! Destinée que seule la période bonapartiste pouvait offrir à un fils d’aubergiste, voué à la prêtrise, commis épicier un temps, à être couronné roi. Soldat courageux et plein de bravoure, son ambition et sa présomption auront raison de sa carrière politique et de sa vie.

Né dans le Quercy, le 25 mars 1767, il a vingt-huit ans lorsque, en cette journée du 13 Vendémiaire, il aide Bonaparte à amener les canons des Sablons aux Tuileries (5 octobre 1795). Auprès du Général Bonaparte, il se montre particulièrement intrépide sur les champs de bataille. Aide de camp de Bonaparte, participant à toutes les victoires, en 1796 il est nommé général de brigade puis général de division en Egypte trois ans plus tard.

Après le 13-Vendémiaire, la carrière de Murat est marquée par le 19-Brumaire, où, à la tête de 60 grenadiers, il envahit la salle du Conseil des Cinq-Cents. Ce coup de force lui fait gagner, non seulement le commandement de la garde consulaire, mais aussi la main de Caroline, sœur du Consul Bonaparte. Le 14 juin 1800, il participe avec éclat à la victoire de Marengo et impose aux Napolitains le traité de Florence. Gouverneur de Paris en janvier 1804, il est à l’origine de la commission fera fusiller le duc d’Enghien le 20 mars. Le nouvel Empereur le fait Maréchal, prince d’Empire, grand Amiral, duc de Berg et de Clèves. Murat est de toutes les conquêtes : après Iéna, il capture le prince de Hohenlohe à Prenzlau (26 octobre 1806), fait capituler Blücher à Lübeck (7 novembre), entre à Varsovie (28 novembre), décide de la victoire à Eylau (8 février 1807), s’empare de Königsberg (16 juin). On le trouve en Espagne le 25 mars 1808 où il s’empare de Madrid et réprime l’insurrection le 2 mai. Sa déception est grande alors de voir la couronne d’Espagne échoir à Joseph Bonaparte. En juin 1808, il se met en congé.

Le mois suivant il devient roi de Naples et prend le nom de Joachim Napoléon. Dans son nouveau royaume, il s’empare de Capri dès son arrivée et met en place d’importantes réformes. Mais il se montre peu reconnaissant envers l’Empereur. Il répugne à appliquer le Blocus et, en 1809, conspire avec Talleyrand et Fouché. S’il échappe à la disgrâce, il est rappelé à Paris en 1810. Il s’oppose alors au mariage autrichien. Les relations entre les deux hommes sont de plus en plus tendues. Murat a le projet de réaliser l’unité de l’Italie dans l’indépendance. Il entend en autre obliger les Français présents à se faire naturaliser Napolitains (ce que l’Empereur annihilera offrant la double nationalité). Il ne fête que timidement le roi de Rome et ne porte plus sa Légion d’honneur.

Pourtant, face à la puissance de Napoléon, il accepte l’honneur de commander la cavalerie de la Grande Armée en Russie. Napoléon, fin stratège, sait ne pouvoir se passer des talents de son beau-frère d’une part et, fin politique, éloigne celui-ci des intrigues. Murat se distingue à la Moskova mais subit un échec à Vonkovo le 18 octobre 1812 face à Koutousov. Pendant la retraite, il est en charge de la protection de l’Empereur qui, à son départ pour Paris, lui confère le commandement de l’armée (5 décembre 1812). Mais au début de 1813, préoccupé uniquement par ses intérêts dynastiques, il rentre à Naples, abandonnant son poste au prince Eugène.

L’année suivante, en janvier 1814, après avoir brillamment secondé son maître à Dresde et Leipzig, il conclue un traité avec Vienne et Londres contre la garantie de ses Etats. Mais ces alliés d’un temps le trahissent à son tour, répondant favorablement à la demande de Louis XVIII de restaurer les Bourbons sur le trône de Naples. Murat entre alors en contact avec l’Empereur, prisonnier à l’île d’Elbe. Napoléon de retour à Paris, Murat craint que celui-ci, retrouvant sa puissance, ne contrarie ses ambitions italiennes. Il se lance alors contre l’armée autrichienne. Echouant à Ferrare (12 avril 1815), défait à Tolentino (2 mai), il rentre en France et propose ses services à Napoléon. L’Aigle, mal inspiré, refuse. Il le regrettera plus tard : un général de cavalerie comme Murat lui aurait peut-être fait gagner Waterloo. Réfugié en Corse (août), l’ex-prince d’Empire s’embarque dans une nouvelle aventure italienne. C’est un désastre. Après un court engagement, il est fait prisonnier et fusillé le 13 octobre 1815.

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Portrait équestre de Joachim Murat Par Antoine-Jean Gros — allposters.com, Domaine public ; Joachim Murat représenté en 1805 en uniforme d'amiral de l'Empire Par d’après François Gérard — Réunion des Musées Nationaux, Domaine public ; Joachim Murat, Roi de Naples Par François Gérard —Domaine public.
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