22 mars 1944 : Pierre Brossolette, l'étoffe d'un héros (Vidéo)


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22 mars 1944, à Paris, au 84 de l’avenue Foch, un homme se jette du cinquième étage. Depuis la veille, il est torturé par les agents de la Guestapo. Il tombe d'abord sur le balcon du 4e étage et ensuite devant l'entrée de l'immeuble côté avenue. Ses blessures sont graves. Il est transporté à l’hôpital de la Salpêtrière. Il s’agit de Pierre Brossolette, 31 ans, professeur et journaliste.
Entrée dans la Résistance dès 1940, il fonde le groupe Libération-Nord en zone occupée et devient, au côté du Colonel Rémy, chef de la Confrérie Notre-Dame. Il est à l’origine du Conseil national de la Résistance. En effet, il est officieusement le conseiller politique du Général De Gaulle. Il reçoit mission d’entreprendre en France une vaste consultation auprès des différents mouvements de Résistance, travaille à leur unification dans un vaste rassemblement ayant pour unique objectif la libération de la patrie.
Membre de la SFIO (dont il est exclu la veille de son arrestation) et anticommuniste, Pierre Brossolette est très critique vis-à-vis de la IIIe République. Il la rend responsable de la défaite, et il estime que la Libération, à venir, devra être l'occasion d'une profonde rénovation démocratique, notamment par la naissance d'un grand parti de la Résistance appelé à réaliser une politique de transformation sociale ambitieuse. De Gaulle, conscient des soupçons d'autoritarisme qui pesaient déjà sur lui, tranchera pour la représentation des partis au sein du CNR et, partant, pour la réhabilitation du système parlementaire de la IIIe République, donnant ainsi gain de cause à Jean Moulin. Cette opposition ne sera pas sans conséquence dans la place que tiendront les deux hommes dans la mémoire nationale.
22h00, les médecins de l’hôpital de la Salpêtrière constate le décès de Pierre Brossolette, mort pour la France, sans avoir parlé.
Cette émission faite en 1969 pour l’anniversaire de 25 ans de sa mort retrace sa biographie et présente une allocution de Pierre Brossolette sur la crise d’Abyssinie ou la seconde guerre italo-éthiopienne.