21 mars 1152 : Annulation du mariage de Louis VII et d’Aliénor d’Aquitaine

Louis a 17 ans lorsqu’il succède à son père, le roi Louis VI le Gros (roi de 1108 à 137). Quinze jours plus tôt, il a épousé Aliénor d’Aquitaine, héritière du duché d’Aquitaine. Elle lui apporte en dot la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, la Marche, le Limousin, l’Angoumois et le Périgord. Mais tout sépare les deux époux.

La jeune reine de France a 15 ans. Elle a été élevée en Languedoc, terre artiste. Elle est sensuelle, gracieuse et cultivée.

Le roi a le teint grave, il est maladroit et tourmenté de scrupules religieux. C’est un homme faible qui subit l’influence de l’illustre abbé de Clairvaux, Bernard. Comme beaucoup de faibles, il est obstiné.

Le 12 mai 1147, Louis VII part en croisade avec Aliénor. Après un voyage fort couteux et pénible, ils sont accueillis avec magnificence en Syrie, en mars 1148, par l’oncle d’Aliénor, Raymond d’Antioche. Après plu de dix ans de mariage, ls désaccords du couple sont flagrants. On murmure qu’Aliénor semble bien plus aimable avec son oncle qu’avec son époux. Une dispute éclate. Aliénor annonce alors au roi que leur mariage peut être nul pour cause de consanguinité. Le roi est accablé. A Pâques 1149, le couple royal regagne le royaume de France sur deux navires différents.

Le roi retrouve une capitale et un royaume apaisé grâce à la bonne gestion de Suger. Mais le pouvoir royal s’inquiète de la montée de la puissance des Plantagenêts.

Le 21 mars 1152, dimanche des Rameaux, le concile de Beaugency annule le mariage de Louis et d’Aliénor, constatant un lien de consanguinité au sixième degré. La reine déclarera « j’ai cru épouser un homme, non un moine. » Privé des conseils de Suger, mort un an plus tôt, Louis VII vient de commettre une erreur politique grave. Séduite par Henri Plantagenêt, comte d’Anjou, du Maine et de Touraine et duc de Normandie, venu prêter hommage au roi de France, Aliénor épouse deux mois à peine après son divorce (18 mai 1152). Le roi de France trouve face à lui un énorme domaine féodal qui s’étend des Pyrénées aux côtes de la Manche. Le 19 décembre 1154, Henri Plantagenêt devient roi d’Angleterre. Aliénor est à nouveau reine.

Louis VII s’est remarié avec Constance de Castille, dont il espère un fils. En 1157 nait une fille, la troisième du roi après les deux qu’il avait eu avec Aliénor. Constance meurt en 1160 et Louis VII épouse Adèle de Champagne. Après une quatrième fille, le futur Philippe II Auguste voit le jour en 1165.

La duchesse-reine administre, à Poitiers, à Niort, à Bordeaux, seule ses domaines. Elle y protège les poètes, le lettrés, les philosophes. Prompte aux jeux de l’esprit, elle l’est aussi aux jeux du corps et institue les « cours d’amour ». Mais en 1173, elle appuie la révolte de ses fils contre leur père. La vengeance du roi sera terrible : elle sera enfermée seize ans, jusqu’à la mort du roi en 1189. Libre, elle voue sa vie à la conservation de l’héritage des Plantagenêts jusqu’à sa mort, en 1204.

En 1174, Louis VII et Henri Plantagenêt décident le mariage futur d’Adélaïde, fille du roi de France, et de Richard, dernier fil du roi d’Angleterre. Philippe Auguste est sacré du vivant de son père (comme le veut la coutume capétienne en 1179). En février 1180, il épouse la nièce du comte de Flandre, Isabelle de Hainaut. Louis VII meurt quelques mois après.

En 1202, âgée de 80 ans, la reine d’Angleterre traverse les Pyrénées et négocie les fiançailles de sa petite-fille, Blanche, fille du roi de Castille, avec le futur Louis VIII. Elle repose en sa chère abbaye de Fontevrault, entre Henri II et son fils adoré Richard 1er.