13 mars 1573: Mort de Michel de L'Hospital

Né en Auvergne entre 1503 et 1507, éminent juriste et humaniste distingué, ses talents comme conseiller au parlement de Paris le font remarquer par le chancelier Olivier qui le désigne comme délégué du roi aux Grand Jours de justice de Moulins (1540), de Riom (1542) et de Tours (1546) avant de l'envoyer comme ambassadeur au concile de Trente (1547).
Marguerite de Valois, sœur d'Henri II, le nomme président de son Conseil et chancelier de son duché de Berry en 1550. Sa nomination en 1553 sur recommandation de Lorraine maître des requêtes de l'Hôtel du roi fait sa fortune politique. Devenu premier président de la Chambre des comptes; sa rigueur fait sa renommée. Il entre au Conseil privé de François II. A la mort d'Olivier, grâce à la protection des Guises, il est élevé à la dignité de chancelier de France en 1560. 
Chef du parti des Politiques, il ne cessera de travailler à l'apaisement des discordes entre les Français. Honnête homme, il a l'illusion de croire que, dans le déchaînement de fureur et de fureur qui traversent la France, il y a la place pour un régime de tolérance. Mais les Guises, ses protecteurs, ayant obtenu la convocation des états généraux, obtiennent la reconnaissance de la foi catholique à souscrire à peine de feu. Lorsque, à la suite de la conjuration d'Amboise, Louis de Condé est condamné à mort pour avoir été l'un des chefs protestants, Michel de L'Hospital refuse de signer l'arrêt d'exécution. Dans son célèbre Discours de tolérance, reprenant des idées développées dans son Traité de la réformation de la justice, il condamne certes la sédition protestante mais aussi les violences et le fanatisme des catholiques intransigeants.
L'ordonnance d'Orléans qu'il rend le 31 janvier 1561, jour de clôture des états généraux, arrête les persécutions. Il amorce alors une vaste réforme de la justice: réduction de la durée des procès, meilleure exécution des sentences... Un édit d'avril 1561 autorise les réformés à prier en commun et à huis clos. Horrifiée par les excès des ultra-catholiques, la régente Catherine de Médicis soutient sa politique libérale de tolérance. Lors du colloque de Poissy, Michel de L'Hospital affirme la volonté du roi de rétablir l'ordre et l'unité du royaume. Il n'obtient que la méfiance des deux partis. Un nouvel édit de 1562 accorde aux protestants la liberté de culte en dehors de villes closes. Mais c'est bientôt le massacre de Wassy qui déclenche la guerre civile.
De peur de voir son fils détrôné, Catherine de Médicis rejoint le camp catholique. Michel de L'Hospital doit se retirer du Conseil. Il y retrouve sa place et son influence à la mort d'Antoine de Bourbon, de Saint-André et de François de Guise. Il fait promulguer l'édit de tolérance d'Amboise par Catherine de Médicis, le 19 mars 1563. Il décrète l'aliénation des biens du clergé du 13 mai 1563 pour rétablir la situation financière sans créer d'impôts nouveaux. Pour que la justice soit plus rapide sont créés des juges consulaires élus, à l'origine des  tribunaux de commerce. Enfin, de 1564 à 1566, il accompagne le jeune roi Charles IX dans tout le royaume pour mettre au point une réforme administrative et judiciaire. Cela aboutit en février 1566 à la Grande Ordonnance de Moulins. De nouvelles règles sont fixées en matière de preuves, la justice est unifiée au profit des tribunaux du roi, le droit de grâce des gouverneurs est supprimé...
Mais rendu responsable, par sa politique libérale, de l'humiliation du roi suite à la retraite de Meaux et la bataille de Saint-Denis (10 novembre 1567), Michel de L'Hospital se retire dans son château du Vignay, près d'Etampes. Sa disgrâce, le 24 mai 1568, marque le début de la réaction catholique.

PHOTO: Par Anonyme — Paris, musée du Louvre, D.A.G. Agence photographique de la Réunion des musées nationaux (RMN)http://www.photo.rmn.fr/, Domaine public