13 (ou 2) Février 1754 : Naissance du "Diable boiteux"
Aristocrate, il est nommé évêque d’Autun par Louis XVI, en 1788, il a 34 ans.
Elu député du clergé d’Autun lors de la convocation des états généraux, il rallie le tiers état le 26 juin 1789. Il suggère alors à l’Assemblée de nationaliser les biens de l’Eglise. Membre du camp majoritaire des royalistes constitutionnels (comme son ami, Mirabeau) de l’Assemblée nationale constituant (1789-1791), il en devient le président en 1790. Lors de la Fête de la Fédération (14 juillet 1790), il célèbre la messe en tant qu’évêque d’Autun.
Les évènements alors se précipitent. En janvier 1791, il démission de sa charge d’évêque. Le 10 août 1792, la monarchie est renversée. Talleyrand, qui fait alors l’objet d’un décret d’accusation, fuit en Angleterre puis aux Etats-Unis.
On le retrouve cinq ans plus tard ministre des relations extérieures (juillet 1797). Il se montre soucieux de l’équilibre européen et hostile aux conquêtes. Il entretient une correspondance avec un jeune général de 26 ans, Bonaparte. En décembre 1797, Talleyrand lance l’idée d’une campagne d’Egypte, flattant le général Bonaparte qui rêve d’Orient. Ainsi, l’habile diplomate évite un affrontement direct avec l’Angleterre et offre au Directoire un peu de répit face à la popularité grandissante du général.
De retour de la
campagne d’Egypte, Bonaparte veut conquérir le pouvoir. Talleyrand lui apporte
une aide précieuse lors du coup d’état du 18 brumaire (9 novembre 1799). Il
devient à nouveau ministre des relations extérieures du premier Consul
Bonaparte.
Nouvelle étape,
l’Empire. Grand chambellan du Consul à vie Bonaparte, Talleyrand assiste au
sacre de l’Empereur. Prince de Bénévent en 1806 mais déçu que l’Empereur
n’écoute pas ses conseils de modération, il se rapproche du tsar Alexandre 1er.
Il démissionne de ses fonctions de ministre des relations extérieures le 10
août 1807. Le 14 il est nommé vice-grand-électeur de l’Empire et reste le
conseiller de Napoléon 1er
Fin 1808, la
rupture est consommée. Talleyrand, qui a cherché à conspirer contre l’Empereur,
se voit retirer le poste de Grand Chambellan. Finalement, il n’est pas plus
inquiété que ça. L’empereur visiblement ne peut se passer de ses conseils. La
faillite de la banque Simons oblige Talleyrand a demander un prêt au tsar. La
encore, en 1811, c’est Napoléon qui met fin à ses difficultés financières en
lui offrant l’Hôtel Matignon (résidence actuelle de nos premiers ministres).
En décembre
1812, l’Empereur propose à notre personnage de reprendre les relations
extérieures. Mais celui-ci a senti le vent tourner et intrigue de plus bel. Sa
correspondance avec Louis XVIII, toujours en exil, est interceptée par la
police impériale. Rien. Pis même, en décembre 1813, l’Empereur accepte, sur
proposition du « diable boiteux », le retour des Bourbons sur le
trône d’Espagne. Refusant une nouvelle fois le poste de ministre des relations
extérieures, en janvier 1814, l’Empereur le nomme au conseil de régence.
Alors que le
roi de Prusse et le tsar entrent dans Paris avec leurs armées, Talleyrand
plaide le retour des Bourbons, reniant et la République et l’Empire.
Le 1er
avril 1814, le Sénat le nomme président du gouvernement provisoire et déchoit
l’empereur. N’ayant le soutien ni des royalistes, ni des bonapartistes,
Talleyrand rejoint Louis XVIII. Le 13 mai, il est fait…. Ministre des affaires
étrangères du Roi. Dans l’année il devient prince de Talleyrand et pair de
France. Après les 100 jours, et alors qu’il est en difficulté avec Louis XVIII,
le prince de Talleyrand conserve son poste et se voit nommer président du
Conseil des ministres (9 juillet 1815). Il n’arrivera pas à se maintenir au
pouvoir.
Le 28 septembre
1815, il est nommé grand chambellan de France. Sa « disgrâce » durera
jusqu’en 1830 (Louis XVIII puis son frère Charles X).
S’étant
rapproché de la famille d’Orléans, Talleyrand lance, grâce au journaliste
Adolph Thiers et à son journal Le
National, une contestation des « Ordonnances de Juillet » qui
provoque la chute de Charles X (les Trois Glorieuses).
Talleyrand
reçoit alors Louis-Philippe d’Orléans et prend son parti. Devenu roi des
français, Louis-Philippe 1er nomme Talleyrand ministre des affaires
étrangères et ambassadeur extraordinaire à Londres (août 1830). Il quittera la
scène quatre années plus tard après avoir signé le traité de la
Quadruple-Alliance (Royaume-Uni, France, Portugal, Espagne).
Retiré dans son
château de Valençay, il meurt le 17 mai 1838, à 84 ans.